BENOIT PELLETIER

Enfant, je voyageais déjà… dans les pages des bandes dessinées de Tintin. Du désert du Moyen-Orient aux forêts de l’Amazonie, en passant par les sommets de l’Himalaya, j’étais fasciné par ce héros ordinaire, qui, à chaque aventure, explorait des contrées nouvelles et rencontrait des cultures inconnues. Adolescent, la science-fiction a pris le relais. Stargate SG-1 m’a captivé avec son équipe d’explorateurs traversant des galaxies en quelques secondes ; une métaphore fascinante des différences culturelles qui existent ici, sur Terre. 

C’est ainsi que ma passion pour le voyage s’est construite, au croisement des récits d’exploration et de ma curiosité naturelle pour l’autre. Apprendre de nouvelles langues, comme le mandarin, a été ma première porte d’entrée pour mieux comprendre le monde. Avec les années, j’ai compris que ce goût du voyage pouvait devenir bien plus qu’un loisir : une véritable vocation.

L’un de mes plus beaux souvenirs reste ma rencontre avec une famille ouïghoure dans le Xinjiang, une région reculée de l’ouest de la Chine. Alors que j’attendais un bus à la gare routière pour rejoindre le lac Kanas, ma présence d’Occidental suscitait curiosité et questions. Ne sachant pas encore où passer la nuit, j’ai été spontanément invité à séjourner dans un village proche, chez une famille qui m’a accueilli avec une hospitalité remarquable. 

Bien que la communication ait été limitée et approximative, la curiosité et le respect mutuels ont comblé ces lacunes. Nous avons partagé des histoires, des rires, et surtout un moment d’échange sincère, où les différences culturelles deviennent une richesse. Ces instants rappellent que le voyage, avant tout, est une affaire de rencontres.

Si je devais imaginer le voyage ultime, ce serait une exploration dédiée à la découverte du monde animal. Du cri du singe hurleur dans la forêt amazonienne à la danse nuptiale de l’oiseau de paradis en Papouasie, en passant par le majestueux bec-en-sabot en Afrique ou les iguanes marins des Galapagos, chaque espèce raconte une histoire fascinante. Observer ces « cousins biologiques » dans leur environnement naturel serait pour moi une aventure unique, à la fois scientifique et profondément humaine.

Le Petit traité sur l’immensité du monde de Sylvain Tesson est une œuvre intemporelle. Ce livre, d’une grande légèreté par sa taille mais d’une profondeur incroyable, se lit à chaque étape d’un voyage : avant le départ, pour rêver ; sur place, pour réfléchir ; ou au retour, pour prolonger l’évasion. Je le relis régulièrement : c’est une ode au vagabondage et à l’exploration.

Ce que j’apprécie le plus dans le voyage, c’est la découverte. Que ce soit la mélodie d’une langue inconnue, le goût inattendu d’un plat local, ou la beauté singulière des paysages, chaque détail nourrit ma curiosité. 

Plus jeune, je préparais minutieusement mes voyages  : je me plongeais dans la géographie, l’histoire et les coutumes d’un pays avant de m’y rendre. Avec le temps, j’ai appris à lâcher prise. Voyager, c’est aussi s’abandonner à l’inconnu. Aujourd’hui, j’ai une préférence pour les grands espaces, où l’immensité des montagnes, des fjords ou des déserts m’offre une sérénité inégalée. La randonnée, notamment en altitude, est une de mes passions : gravir un sommet, c’est à la fois un effort physique et une élévation de l’esprit. Comme l’écrivait Sylvain Tesson, « il n’y a jamais un sommet d’où la vue ne soit pas belle

Le Sri Lanka est une destination qui m’a profondément marqué lors de mes mois passés à Colombo et à sillonner l’île à moto. Entre plantations de thé et plages sauvages, le pays révèle une richesse incroyable : temples anciens, écolodges charmants, safaris pour observer éléphants et léopards, ou encore l’ascension du Rocher du Lion à Sigiriya, où l’histoire et la nature se rencontrent. 

C’est une destination idéale toute l’année, offrant des expériences pour tous : amoureux de vieilles pierres, familles avides d’aventures ou couples en quête de sérénité. Le Sri Lanka, pour moi, est une véritable perle qui ne cesse de surprendre.